
FAQ
Les réponses à vos questions
Pourquoi un adjectif n'a-t-il pas toujours la même terminaison que le nom auquel il se rapporte alors qu'il s'accorde avec ce nom ?
Un adjectif, qu'il soit qualificatif, indéfini ou interrogatif, s'accorde en effet en genre, en nombre et en cas avec le nom auquel il se rapporte, mais il ne suit pas toujours le même modèle de déclinaison. Bonus (adjectif de la 1ère classe) suit le même modèle que dominus ( nom de la 2ème déclinaison), mais ce n'est pas le cas de prudens (adjectif de la 2ème classe) ! On aura donc à l'accusatif singulier bonum dominum, mais prudentem dominum. De même en grec, on aura à l'accusatif singulier δίκαιον λόγον, mais σώφρονα λόγον.
Comment s'accorde l'adjectif dans les GN "beatus agricola" et " alta pirus" ?
Comme toujours, l'adjectif est accordé en genre, en nombre et en cas avec le nom qu'il qualifie. Mais attention, même si "agricola" suit le modèle "rosa", ce nom est masculin comme bien d'autres noms de métier (nauta, poeta,auriga) ou certains noms propres (Numa,Sylla, Catilina). Attention aussi au genre des noms d'arbres, toujours féminin, alors que ces noms suivent souvent le modèle de la 2ème déclinaison (pirus, malus, laurus, ficus...), parfois de la 4ème déclinaison (quercus). Le nom "arbor" lui-même est féminin !
Jules César fut-il le premier empereur romain ?
Jules César n'a jamais été empereur. En revanche il a reçu le titre d'imperator attribué aux généraux vainqueurs sous la République. Il obtint même du Sénat le droit de le porter en permanence. Sous l'Empire, ce titre ne sera décerné qu'à l'empereur, qu'il soit victorieux...ou non ! Le cognomen "Caesar" devint aussi un titre impérial. Suétone, auteur de La vie des douze Césars, en faisant de Jules César, le premier des Césars, montre bien ce que la création de l'Empire par son fils adoptif, Octave Auguste, doit à son exercice personnel du pouvoir.
Qu'est-ce qu'un « animal politique » ?
Est-ce un Poutine ? un Catilina ? un Alcibiade ? En réalité, cette expression qualifie l’homme en général selon Aristote. Dans La Politique (I, 1253b), le philosophe grec affirme : L’homme (ὁ ἄνθρωπος) est par nature (φύσει) un être vivant (ζῷον) sociable (πολιτικὸν), autrement dit un être vivant fait pour vivre dans une cité, dans une société organisée, régie par des lois. Le nom « animal » signifie au sens étymologique « être doué d’une anima (souffle de vie) » ; c’est d’ailleurs le sens premier du nom grec ζῷον, à rapprocher du verbe ζῆν (vivre, être en vie). De même l’adjectif « politique » doit être compris au sens de l’adjectif grec πολιτικὸν, « capable de vivre en société », le nom πόλις, de la même famille, signifiant « une réunion de citoyens ». Conclusion : nous sommes tous des « animaux politiques » !
Néron a-t-il incendié Rome ?
Dans la nuit du 18 juillet 64 éclate un terrible incendie qui, en six jours, réduit en cendres les deux tiers de la Ville et fait plusieurs milliers de victimes… Néron avait annoncé son désir d’embellir Rome en remaniant son architecture et de la rebaptiser « Néropolis ». Ce projet put en effet alimenter les soupçons le concernant alors que d’autres indices tendaient plutôt à le disculper. Les récits à charge de Tacite et de Suétone (cf section Histoire du site) sont fortement influencés par l’image détestable que Néron donna de lui à la fin de son règne, mais surtout par la condamnation à l’oubli (damnatio memoriae) votée par le Sénat après son suicide. On sait aujourd’hui que l’incendie était accidentel et non criminel. L'excellent docu-fiction de Robert Kéchichian, Urite Romam (Brûlez Rome !) fait le point sur la question.
Faut-il dire Caius ou Gaius ?
Dans l’alphabet latin, la lettre C à l’origine servait à noter à la fois les sons [k] et [g], émis du fond de la gorge (gutturaux), l’un sourd, l’autre sonore. Au IIIe siècle avant J.-C., la lettre G est introduite dans l’alphabet comme une variante du C. A côté de la graphie Caius apparaît alors la graphie Gaius, sans doute plus conforme à la prononciation exacte du prénom qui en grec s’écrit Γάιος (Gaios). C’est la forme qu’on trouve dans la formule rituelle du mariage, prononcée par l’épouse, selon Plutarque (Questions romaines, 30): « ὅπου σὺ Γάιος, ἐγὼ Γαΐα » /« Ubi tu Gaius, ego Gaia ». Toutefois l’ancienne initiale C continue à être utilisée lorsque le prénom est abrégé : C. IULIUS CAESAR. Il en va de même pour le prénom Gnaeus que portait Pompée : Cn. POMPEIUS MAGNUS.
Comment faut-il prononcer l'Y des mots latins ?
Y est, comme son nom l’indique, une lettre grecque (upsilon majuscule) que les Latins ont introduite dans leur alphabet afin de noter un son qui leur était totalement étranger, le son vocalique du français « but », noté d’ailleurs [y] dans l’alphabet phonétique international. Ils ont ainsi pu transcrire en latin tous les mots grecs qui comportaient un upsilon, notamment des mots appartenant au vocabulaire des sciences, des techniques, de la musique et de la philosophie comme hypocaustum (grec τὸ ὑπόκαυστον) , lyra (grec ἡ λύρα) ou physica (τὰ φυσικά). Pour les locuteurs latins, l’« i grec » est plus exactement un « u grec » !